TOUR DU MONDE DE L’HABITAT VU PAR LA SOCIÉTÉ CIVILE

Ville compacte

Dernière mise à jour le 12 septembre 2019

Face aux phénomènes de ville diffusion, de périurbanisation ou d’étalement urbain, la ville compacte tente de réduire notre dépendance à l’automobile en mettant l’accent sur la compacité des fonctions urbaines et la qualité des aménagements publics.

Le terme ville compacte a été inventé en 1973 par George Dantzig et Thomas L. Saaty, deux mathématiciens dont la vision utopique était motivée par le désir de voir une utilisation plus efficace des ressources (Wikipedia).

Pour mieux comprendre ce que peut recouvrir le concept de ville compacte, revenons d’abord sur le phénomène de périurbanisation qui est généralement dû à une multiplicité de politiques publiques :

  • Les politiques du logement, en facilitant l’acquisition au logement, via des politiques d’accès au crédit immobilier. Les ménages ont alors tendance a vouloir acquérir des logements qui demandent un peu plus d’espace qu’un simple appartement et, au vu des prix du foncier, ces ménages s’éloignent des centres urbains.
  • Les politiques de mobilité : le développement de vastes réseaux autoroutiers – train – etc. d’un côté et une politique fiscale qui encourage les transports individuels (voiture) de l’autre sont aussi des facteurs favorisant la périurbanisation.
  • Les politiques urbaines : soit parce que la ville est jugée polluante, dangereuse, avec un cadre de vie dégradé – soit parce que la ville (via des phénomènes de gentrification) connaît des prix trop élevés, les habitants cherchent à se loger en dehors de celle-ci. (Voir à ce propos le concept de droit à la ville).
  • Les politiques immobilières : les pouvoirs publics ont tendance à se désengager de la gestion des parcs immobiliers (via par exemple le logement social-public) au profit des sociétés immobilières privées qui pratiquent des prix nettement plus élevés. A nouveau le coût du logement créer cette périurbanisation.
  • Les politiques fiscales : les pouvoirs locaux pratiquent des politiques fiscales en matière de logement qui peuvent attirer ou refouler les (futurs) habitants. Le coût de l’impôt foncier ou cadastral a un effet attractif ou répulsif.
  • Les politiques d’aménagement du territoire : les autorités locales ou nationales décident des zones à bâtir et des démarches administratives pour obtenir un permis de bâtir. Cependant le coût et la durée pour obtenir une autorisation de construire peuvent être tels que l’habitat informel dans un espace non autorisé reste une solution pour certains. Et ces espaces se situent en bordure de ville (bidonville).

La ville diffuse (périurbanisation – étalement urbain) est dès lors aussi le résultat de politiques menées à diverses niveau et ne sont que partiellement le reflet des choix individuels des citoyens en matière de logement.

Le choix de la ville compacte est un choix qui se veut social – économique et environnemental visant une utilisation plus efficace des ressources. Il s’agit d’appliquer une série de principes pour un urbanisme durable :

  • L’utilisation parcimonieuse et solidaire de l’espace ;
  • Le renforcement de la qualité des espaces publics et de l’habitat mixte ;
  • La mixité des fonctions affectée aux espaces (politiques, sociales, économiques, culturelles et de transports) ;
  • La limitation des surcoûts en infrastructure ;
  • L’endiguement de la dépendance à l’automobile ;
  • Le développement de l’offre de transport collectif ;
  • L’incitation au recours à la mobilité douce ;
  • La minimisation de la consommation énergétique.

Au final, ce que propose la ville compacte, ce n’est pas seulement de changer notre logement, mais surtout de changer notre mode de vie.

Source : Cet article s’inspire très largement du dossier « La Ville compacte » édité par le CPCP – collection « Au quotidien » – Belgique – 2015 – http://www.cpcp.be/wp-content/uploads/2019/05/ville-compacte.pdf

Pour aller plus loin :