TOUR DU MONDE DE L’HABITAT VU PAR LA SOCIÉTÉ CIVILE

Guerilla gardening

Dernière mise à jour le 12 septembre 2019

Le mouvement international de guérilla gardening a débuté officiellement en 1973 à New York avec Liz Christy et la « guérilla verte » (green guérilla), avec pour objectif de convertir un lotissement abandonné de Manhattan en jardin collectif.

Il s’agit donc d’un mouvement d’activistes politiques qui utilisent le jardinage (urbain) comme moyen pour défendre le droit à la terre. Ce mouvement a pris naissance dans le contexte historique de croissance de la ville de New York, sans aides sociales pour les pauvres et un accroissement de la zone ”bidonville” autour de la City, lieu où l’on trouve des gangs et de la drogue.

Vidéo ENG sur l’origine du mouvement aux Etats Unis. En savoir plus sur les jardins communautaires Liz Christy

La crise des années ’60, début ’70 réduit les aides de l’Etat aux plus pauvres. Les gens quittent leurs logements, laissant à l’abandon des immeubles entiers. De nombreux propriétaires n’ont plus les moyens financiers d’entretenir leurs logements. Par manque de moyens, la Ville décide alors de raser certains quartiers abandonnés, créant des friches urbaines et des terrains vagues parfois très dangereux.

C’est dans ce contexte qu’en 1973, Liz Christy, artiste peintre à la base, décide de remettre du vert dans la ville. La philosophie du projet est qu’une petite action peut apporter de grands changement.

Une des premières actions de Liz et des bénévoles qui l’ont rejoint consiste à lancer des bombes de graines (bomb seeds) à travers les grillages qui entourent ces espaces abandonnés pour faire prendre conscience de la nécessité de remettre “du vert” dans la ville. Grâce à elle et aux militant new-yorkais, 1973 est l’année où se crée le premier jardin communautaire urbain, dans le quartier de Manhattan.

Les autorités d’abord hostiles ont fini par accepté cette pratique, vu le soutien massif des citoyens new-yorkais. Ils ont décidé de louer des parcelles de terre aux membres pour 1$ par an.

Aujourd’hui, à New York, on compte plus de 1000 jardins communautaires, dont certains produisent plus d’une tonne de fruits/légumes par an. Chaque jardin est dirigé par le groupe des membres qui cultivent ce jardin urbain et qui doivent en assumer la pleine responsabilité. Cependant, le terme de guérilla reste d’actualité car ces terrains sont toujours considérés comme des espaces vacants.

Historiquement, on peut aussi signaler l’existence de deux jardiniers guérilleros célèbres, actifs avant la création de ce terme, à savoir Gerrard Winstanley, des Diggers à Surrey, en Angleterre (1649), et John “Appleseed” Chapman, dans l’Ohio, aux États-Unis (1801).

Il existerait plus de trente pays qui pratiquent la guerrilla gardening actuellement. Notons toutefois que les pratiques peuvent être très diverses : de l’acte purement politique, avec des aspects violents à l’acte plus citoyen qui revendique ces techniques de jardinage comme un droit à la terre et/ou à l’accès à une nourriture de qualité et/ou un besoin de maintenir de la biodiversité même dans les zones urbanisées.

Sources : Neomansland, le Blog vert + video “Eco tipping point”

Quelques sites Internet ou vidéo de référence :